« Ligoté à une bouée, je me suis vu mourir »
Médecin dans le Sud-Ouest en vacances à Guidel (Morbihan), Vincent Laborde-Laulhé, 42 ans, a été victime d'un accident de kite-surf (planche tirée par un cerf-volant). Deux sauveteurs CRS l'ont sauvé. Il témoigne.
L'histoire:
« Le vent était de force 5, la marée montante, il y avait un gros coefficient et, en cette fin de semaine, beaucoup de courant sur la Laïta. J'évoluais sur mon kite-surf à l'entrée du port de Guidel, sport que je pratique depuis dix ans, lorsque ma voile est tombée et s'est accrochée à une bouée. Je n'ai pas réussi à la faire redécoller. Je me suis aussitôt désolidarisé du gréement pensant pouvoir rentrer à la nage. C'est alors que les quatre fils qui commandent la voile se sont pris dans mes pieds...
« Il me faut un couteau »
Relié à la balise, j'étais comme ligoté, le courant me tirant vers le bas. Je me suis vu mourir. À l'équipage d'un bateau sortant du port, j'ai hurlé : « Je me noie ! » Il a dévié sa route, sans s'arrêter, m'a juste évité. J'ai encore appelé au secours. Un témoin, sur un ponton à dix mètres de là, n'a pas bougé, n'a même pas donné l'alerte.
Par chance, une nageuse sauveteuse du poste des CRS patrouillait sur un jet-ski. Elle est aussitôt intervenue et a permis de maintenir ma tête à l'air libre alors que j'étais entre deux eaux... Je lui ai crié : « Il me faut un couteau ».
Je n'étais pas parvenu à me saisir de mon coupe-fil pour libérer les liens. C'est ce qu'a fait un second sauveteur qui venait de se jeter à l'eau. Yoanna Lainé et Thomas Deregniaux m'ont alors sorti de là...
Si ces deux professionnels n'avaient pas été présents sur la côte, je ne serais plus là aujourd'hui. Je sais que leur avenir sur nos plages n'est pas assuré. Or, il faut absolument que leurs postes soient maintenus. Ce sera aussi le sens du courrier de remerciements que je vais leur adresser. »
Yvan DUVIVIER.
Recueilli par
Ouest-France